« Ils n’en ont pas beaucoup là-dedans… »
Lors de ce voyage en Afrique du Sud, j’ai entendu des propos racistes, dits le plus naturellement au monde. Cette rencontre fut une façon de se frotter à un aspect dérangeant du pays.
« Ils ne sont pas éduqués »
« Ils n’ont pas grand chose là-dedans… » La dame assez âgée qui prononce ces mots mêle le geste à la parole. Elle se frappe la tempe avec l’index, lève les yeux, sourit. « Ils ne sont pas éduqués », ajoute-t-elle, en montrant la dame noire qui travaille chez elle, qui se trouve dans la même pièce, qui nous entend parler. J’hallucine.
La discussion sur un sujet d’actualité (non, non, il ne s’agissait pas de la grève meurtrière des mineurs) a entraîné ces propos racistes, comme si ça allait de soi. Comme si entre blancs, on pensait forcément pareil… C’est violent.
En fait, cette dame avait déjà dit ça la veille, mais je pensais avoir mal entendu ou mal compris. Cette femme était au demeurant très sympathique avec nous. C’est ça qui gêne aussi. Cette mamie est gentille avec la blonde inconnue que je suis et méprise naturellement la femme noire qui travaille pour elle tous les jours.
Dans les campagnes, les mentalités de certains Sud-africains semblent avoir du mal à changer. Je ne veux pas généraliser ni tirer de conclusions, mais juste rapporter ces petites phrases qui m’ont scotchées, notamment par le ton tout à fait badin sur lequel elles ont été dites.
L’Afrique du Sud, que je ne prétends pas connaître, est un pays magnifique, avec des gens chaleureux évidemment, des milliers de trucs à découvrir, des centaines de choses à comprendre, un pays d’une diversité et d’une complexité étonnantes… C’est un pays qui semble fascinant mais le poids de l’histoire…
Le township du village
Rien qu’un autre exemple dérangeant : les townships. Ok, dans les villes françaises, les plus pauvres vivent en partie dans des quartiers distincts de ceux où vivent les plus riches, mais, là, c’est tellement flagrant.
C’est le côté ségrégation de l’Apartheid qui perdure. Il m’est apparu de façon encore plus absurde dans le petit village de Nieu-Bethesda, dans le Karoo que j’ai visité.
Ce village mignon et très isolé est assez touristique l’été. Des artistes se sont installés dans cette vallée, où la principale activité est l’élevage de moutons dans de vastes fermes. De nombreuses maisons situées le long des larges rues non bitumées de Nieu-Bethesda sont des guest-houses. Il y a en tout un millier d’habitants.
Oui, mais, il y a le village « blanc » ET le township où habitent les plus pauvres, les noirs et les coloured (métis). Le township est là, à 300 m du village, séparé par quelques parcelles de terre.
Ce n’est pas un township de cabanes en tôle. Tous les habitants ont des (toutes petites) maisons en dur, mais c’est cette séparation physique qui dérange, surtout dans un si petit village.
Bon, voilà, encore une fois, ce sont juste quelques petites réflexions personnelles que je ne veux pas généraliser et dont je ne tire pas de grandes conclusions, mais que je voulais partager. Puis, j’ai aussi rencontré des gens ouverts, impliqués pour leur pays et désireux de le changer.
:-)
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