Au Chili, vingt-trois heures de bus, facile !

Santiago – San Pedro de Atacama : vingt-trois heures de bus, au Chili. Je viens de le faire. Entre paysages et siège confortable, le trajet est passé (presque) comme une lettre à la poste.

Le long pays

De Santiago à San Pedro de Atacama. Chili.Le Chili, c’est un très long pays avec un nom tout court. J’ai eu cette pensée « profonde » quelque part sur la Panaméricaine, la route qui relie les Amériques du sud au nord… Eh oui, je suis au Chili.

Après deux jours bien sympas à Santiago (où je retourne à la fin du mois), j’ai mis le cap vers le désert d’Atacama.

Direct. Sans escale ni arrêt. J’ai pris un bus pour tracer vers le nord et San Pedro de Atacama, près de l’Argentine et de la Bolivie. Un peu comme un défi. Les vingt-trois heures de bus, cap ? Surtout aussi, parce que je me réserve le billet d’avion pour une autre destination…

TurBus

J’ai choisi la compagnie TurBus, la plus grande du Chili. Le pays compte de très nombreuses compagnies de cars (et gares routières!) Les bus y sont plutôt confortables.

Justement, j’avais fait une petite recherche sur internet pour savoir quel type de car je devais choisir pour mon petit confort. Merci Google images. J’y ai vu non seulement les modèles de bus, mais aussi les photos… des accidents de ces dernières années impliquant TurBus. Youhou!

« Semi-cama », « cama »

De Santiago à San Pedro de Atacama. Chili.Bon, il existe plusieurs catégories.

Clasico : « classique », avec les genoux dans le siège de devant.

Semi-cama: « demi-lit », le siège se baisse davantage et est plus confortable.

Cama : « lit », gros fauteuil qui s’incline beaucoup sur des rangées de trois.

Il y a aussi « premium », le top du top, mais je n’en ai point vu.

0,05 € la minute

De Santiago à San Pedro de Atacama. Chili.L’avant-veille du départ, j’ai acheté un billet cama : 50900 pesos. Soit 78 €. Pour vingt-trois heures, ça fait du 0,05 € la minute de voyage (oui, ça aussi, je l’ai calculé pendant le trajet…)

A la gare Alameda, à Santiago, je redoute ce long voyage, en mangeant un sandwich avocat-fromage.

12h10. Voilà l’engin. Mon sac rejoint la soute, affublé d’une petite étiquette dont on me donne le talon. Je mets les fesses dans mon fauteuil numéro 27 (une place sans vis-à-vis, comme dans les TGV en première). Déception. Je trouve que le bus fait vieux et sale. Le sol a beau encore être humide d’un produit nettoyant, je fronce les sourcils.

Positions

12h20. Départ à l’heure exacte. Les quartiers de Santiago défilent à ma fenêtre. Mes yeux font des va-et-vient entre les montagnes enneigées au loin et les baraques aux toits de tôle. L’est confortable, ce siège quand même. Je teste. Position un, deux, trois… Ah, il y a une position « quatre », presque couchée ! Ce sera pour ce soir.

Steward

Notre steward, qui distribue coussin et couverture, apporte déjà ses boîtes de snacks. Un sandwich pain de mie, jambon, fromage, mayo; un Coca Zéro; une petite barre de chocolat; un bonbon à la menthe Halls (pour lutter contre l’haleine pâteuse sans doute). Vers 20h-21h, j’attendrai le deuxième snack… avant de m’attaquer à une boîte de biscuits que j’avais apportée. Ok, il n’y a pas de deuxième snack.

 

Ben, si, il a été servi à 23h30. La même boîte. Pour en finir avec la bouffe, on a aussi droit un petit déj’ (jus de pomme et biscuit aux céréales), à 6h30. A ce moment du voyage, le bonbon Halls est très appréciable.

Cela dit, mieux vaut prévoir aussi d’apporter de l’eau. On peut aussi avoir la chance de voir des vieux messieurs monter à bord avec un panier, garni de pâtisseries dégoulinantes de sucre à vendre. Ils font un tabac auprès des passagers !

Films

De Santiago à San Pedro de Atacama. Chili.Sur les écrans télés, j’aperçois ce qui a tout l’air d’être une comédie romantique. Il y a des sous-titres en espagnol. Le son doit être en anglais ?

Je cherche mon casque et le branche (il faut penser à en apporter un). Voilà que l’acteur de How I met your mother parle en espagnol ! Pas grave. Tant mieux même. Ça me fait réviser. Je comprends bien. Tout comme le Hitchcok avec Anthony Hopkins !

Pour La vie aquatique, avec Bill Murray et qui s’inspire de loin de Cousteau, ça se corse : sous-titre en espagnol, paroles en anglais. Mon cerveau met quelques minutes à synchroniser !

J’ai lâché l’affaire pour Die Hard et le Hobbit. Peu importe la langue. Pas ma came.

Le(s) paysage(s)

Faut pas croire, mais même pendant les films, j’ai beaucoup regardé le paysage. Il change, à mesure que l’on monte vers le nord. Des vignes, des cactus, de l’herbe, du sable… Une constante : il y a toujours des chaînes de montagnes à l’horizon.

Je suis du côté droit, je les vois bien. A gauche, le steward a tiré les rideaux à cause de soleil. Mais, nom d’un bachi-bouzouk ! C’est qu’il y a la mer derrière ces rideaux ! Le Pacifique m’apparaît entre deux virages.

Voici un petit patchwork de paysages, comme si vous étiez derrière la vitre.

 

99 km/h sur l’écran

De Santiago à San Pedro de Atacama. Chili.La première pause vient au bout de plus de six heures. Dix minutes pour sortir. Il y en aura deux ou trois autres. Sauf que dans la nuit, on a moins envie de sortir.

Les passagers montent et descendent. Nous ne sommes que quelques uns à faire le trajet dans son intégralité.

Pendant les vingt-trois heures, la vitesse instantanée du bus s’affiche sur un écran lumineux. Si le chauffeur dépasse les 100 km/h autorisés, une lumière rouge s’allume.

Un spot publicitaire du gouvernement invite les passagers à aller dire au chauffeur de ralentir s’il dépasse les 100 et à le signaler sur un site internet. Sur le même écran, je sais aussi que le premier chauffeur se prénommait Marcial, et qu’il a conduit les six premières heures.

Dormir

La nuit tombée, mon fauteuil sur la quatrième position, j’ai dormi presque allongée. Me tournant, un coup vers la droite, un coup vers la gauche. Pas mal du tout, en fait. Seul problème: mes trop longues jambes qui restent toujours pliées !

Au petit matin, nous étions déjà dans le désert depuis bien longtemps… J’ai encore regardé le paysage défiler, les mines, les rochers… Une bonne entrée en matière avant d’aller toucher le sol du désert d’Atacama.

De Santiago à San Pedro de Atacama. Chili.

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