Koh Muk, l’île côté village
A Koh Muk en Thaïlande, j’ai logé près du village, plutôt que près de la « belle » plage. Ça sent le bouc et on se tord les chevilles sur le béton déglingué, mais ça vit ! Je ne regrette pas.
Hat Farang vs village
Après Koh Bulon, j’ai pris la direction de Koh Muk. L’île se trouve un peu plus au nord, toujours sur la côte d’Andaman, en Thaïlande. Elle est plus grande, plus visitée aussi. Certains écrivent « Koh Mook », mais cela me paraît un peu anglophone.
J’ai débarqué en bateau sur la plage de Hat Farang. C’est beau, cette étendue de sable entre les falaises, recouvertes de végétation.
Sauf que cette plage est aussi surnommée Charlie’s beach du nom du grand resort qui occupe une large partie du coin. Après des visites peu concluantes de chambres chères ou pourries dans les alentours, je me suis fait conduire en moto taxi, près du village, de l’autre côté de l’île. Au Coco lodge.
Très bonne pioche. Ses bungalows en bambous sont basiques, mais très bien. Le resto est bon. La famille, qui gère l’endroit, est adorable, disponible, attentive et organise plein d’excursions à des prix raisonnables.
La grève changeante
Surtout, le Coco lodge est dans le village, au bord de la grève où s’amarrent les long tail boats des habitants. Je ne me lasse pas de regarder et de photographier ce paysage. A marée haute et à marée basse; le matin et au coucher du soleil; avec l’horizon bouché ou dégagé.
Les chèvres
Le long d’un chemin de béton, cabossé et cassé par endroits, les maisons se succèdent. Sur pilotis, côté mer ; sur le sol, côté terre. Ça sent le bouc. Pour cause : en marchant en tongs, on essaye d’éviter quelques billes de crottes de chèvres; on contourne un chevreau si ce n’est des canards dont le plumage n’est plus vraiment blanc.
Chaque maison a quelques chose à vendre, une spécialité, un plat préparé dans la cuisine familiale. Un groupe de jeunes filles voilées, qui revient d’une réunion à la mosquée, s’arrête pour acheter un morceau à grignoter. Ici, pas loin de la Malaisie, beaucoup d’habitants sont musulmans.
De l’autre côté, des gamins s’amusent. Le ruban de béton est une piste d’athlétisme. Ils font la course, pieds nus. A fond les ballons. Sans retenue. En réclamant leur tour !
Ils s’amusent de me voir les regarder. Des petits frimeurs, ces gars-là. Un garçon me montre comment il peut tordre son pouce à l’envers. Je rétorque en faisant craquer le mien à chaque fois que je le plie (souvenir d’une entorse d’adolescence). Il écarquille les yeux. Et renchérit, avec une autre contorsion. Allez, tu as gagné, va !
Ils veulent que je les prenne en photo. Je ne me fais pas prier.
Fête de mariage
J’ai sans doute revu certains d’entre eux se déchaîner à une fête de mariage, un autre soir. Ce jour-là, je me régale d’un barracuda, pêché le jour même lors d’une excursion du Coco lodge. On entend des essais de sono, puis de la musique résonner à plein volume un peu plus loin. « C’est une fête pour un mariage musulman », me disent Ma et Kay, les soeurs du Coco lodge. Elles en reviennent. « Il y a des danseuses. Les hommes doivent payer 10 bahts pour monter sur scène et danser avec elles ! », rigolent-elles.
A la fin de son service, la toute jeune serveuse du Coco lodge m’y conduit dans la nuit noire. Il y a, là, des petits stands de nourriture à acheter, des boissons et de la bière.
Au fond, est plantée une scène décorée de fanions et baignée de spots. Tout le village est présent ! Dans la pénombre, beaucoup regardent la scène. Les danseuses en rouge et blanc, mais surtout ceux d’entre eux qui s’y aventurent !
Les gamins aussi. Déchaînés. Ils gesticulent furieusement, dansent comme des beaux diables. Et pas mal en plus ! Quant à la musique… Ouh là ! Ça décoiffe… A vous d’en juger avec ce petit « clip » dansant. ;-)
J’avoue que je n’ai pas très bien saisi en quoi c’était une fête de mariage… Je n’ai pas vu de mariés. Mais la nuit, sous la moustiquaire de mon lit, les rythmes de la fête faisaient échos à des sons lâchés par le haut parleur de la mosquée. Peut-être qu’il y avait une fête pour le village d’un côté et un temps religieux plus intime à la mosquée au même moment. Ou alors, je n’ai rien compris, mais c’était sympa !
La longue jetée
Cette partie du village est proche d’une longue jetée qui permet de maintenir l’activité des bateaux à marée basse. En fin de journée, certains viennent s’y promener. D’autres déchargent des produits rapportés du continent, si proche à l’horizon. De la nourriture et des caisses de bière Chang. Tous les soirs, j’y suis allée. Pour regarder et sourire aux gens.
Au-delà, de la jetée, se trouve la plage de Hat Sivalai, au sable très blanc, où se trouve un resort plutôt luxueux. Tout le monde peut s’y baigner. Le village se poursuit à l’arrière, avec du linge qui sèche, des piles de déchets et d’autres petits plats à vendre chez des habitants.
J’ai beaucoup aimé ces poissons, mis à sécher sous les panneaux d’alerte au tsunami. ;-)
Avec tout ça, je n’ai rien dit de la grotte d’émeraude (Tham Morakot), le spot touristique de Koh Muk ! J’ai pourtant nagé dans ces 80 mètres de tunnel dans des conditions idéales… sans d’autres touristes que ceux emmenés par « cap’tain Lim » sur son bateau, pour le Coco lodge. Un vrai bonheur, cette arrivée sur cette petite plage intérieure au bout de l’obscurité du tunnel.
J’imagine que quand les groupes en excursion font la queue leu-leu dans le tunnel, ça perd un peu de sa magie. Là, en fin de journée, j’ai imaginé tout un tas d’histoires dans cette belle cachette, qui titille l’imaginaire.
Au bout de quatre petits jours, j’ai trainé mon sac jusqu’au bout de la jetée. Un bateau, un minivan et un avion plus tard, j’étais déjà la touffeur de Bangkok. Arf ! Je ne suis pas restée assez longtemps à Koh Muk !
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