Destination l’Île de Pâques !
L’Île de Pâques… Rapa Nui… Le nom de cette île du Pacifique sonne toujours comme exceptionnel à mes oreilles. Je l’ai visitée cet été 2013. Une destination excitante dès le départ.
J’y vais ou pas ?
En préparant mon voyage au Chili un peu à l’arrache, l’été dernier, une tentation revenait, encore et encore… Je n’aurais jamais été aussi proche de l’Île de Pâques… J’y vais ? Mon séjour d’un peu plus d’un mois en Polynésie française l’année précédente n’a fait qu’accroître ce désir. J’ai aimé la Polynésie. Bien plus que je ne l’avais imaginé.
Rapa Nui, le nom polynésien de l’île, m’apparaît comme une prolongation de cette découverte. Celle d’une culture polynésienne qui s’est forgée à part, loin de tout.
A plusieurs reprises, je regarde sur internet les tarifs de l’aller-retour à partir de Santiago, au Chili, sur la compagnie Lan. La seule qui vous y emmène, si l’on excepte les quelques vols d’Air Tahiti Nui. Un jour, le prix a baissé de 100 €. J’achète ! 400 €. Je saute de joie dans mon appartement. Littéralement.
Décollage au petit matin
Quelques semaines plus tard, me voilà dans la salle d’embarquement pour la Isla de Pasqua, l’Île de Pâques, Rapa Nui… Incrédule.
J’examine les autres passagers qui attendent. Qui sont ces privilégiés ? S’estiment-ils comme tels ? Là, des Américains ont l’air de faire le trajet comme si c’était un vol intérieur aux Etats-Unis. Á côté de moi, un couple se parle anglais avec un fort accent espagnol et se débat avec ses téléphones, ses tablettes et ses cartes Sim.
Un peu plus loin, des jeunes gringos sortent guitare et djembé dans la salle d’embarquement. Arrivent des habitants de l’île de Pâques. Des étudiants. Ils se retrouvent, se saluent. Eux ne paient pas leur billet pour rentrer chez eux. Ils parlent espagnol et rapanui.
Plus de quatre heures de vol
Les fesses dans l’avion. Je voisine avec une jeune femme blonde, qui voyage seule, comme moi. Izabela est Polonaise. Elle a l’air ravi. Elle me lâche: « Je suis tellement excitée d’être dans cet avion ! » Elle part ensuite randonner en Patagonie, dans le sud du Chili. Je reviens d’avoir visité le désert d’Atacama et le nord du pays. Si près de l’île de Pâques, on ne voulait pas passer à côté… Un rêve…
Enfin, « près », tout est relatif… Rapa Nui (la grande Rapa) est à plus de quatre heures de vol de Santiago. A 3700 km au milieu du Pacifique. Á l’est, c’est le Chili, qui a annexé l’île depuis 1888.
Á l’Ouest, à 4000 km, c’est la Polynésie française, avec Tahiti et Rapa Iti, la petite Rapa dont certains habitants ont été envoyés comme ouvriers sur l’Île de Pâques au XIXe…
J’arrive sur ce confetti, réputé pour être le lieu le plus éloigné des terres habitées…
Avant 1967, seuls les bateaux pouvaient s’y rendre. J‘avais d’ailleurs lu le récit de l’une des premières touristes « par avion ». Étonnant.
Depuis, la piste de l’aéroport a été rallongée… pour accueillir une navette spatiale américaine en cas d’atterrissage d’urgence ! Elle n’a jamais servi.
Premières surprises
Première surprise vue du ciel : il y a des arbres. Un peu. J’avais toujours entendu dire que la déforestation était l’une des hypothèses ayant conduit à la fin de la civilisation de ceux qui avaient érigé les moaïs, les célèbres statues de l’île.
Faut dire que depuis le XVIIe siècle, il s’en est passé du temps. Des arbres et des arbustes ont eu le temps d’être réintroduits !
Il n’y en a pas des masses non plus ! Certains coins en sont complètement vierges.
Dans le village
Á Hanga Roa, le seul village de l’île, habite la quasi totalité des 6000 habitants de Rapa Nui.
Johanna, qui tient la pension où je loge, me fait faire un tour en voiture : là, les deux distributeurs d’argent; ici, le snack qui sert les « meilleures » empanadas de la ville ; plus loin, l’église et le musée ; et voilà le petit port… avec « mon premier » moaï !
La statue se dresse, dos à la mer. J’y retourne à pied. Je grignote une (effectivement délicieuse) empanada de thon en regardant l’océan. Il est gris, il est bleu, il est vert. Il est partout derrière le moaï… Les vagues se cassent sur la roche volcanique noire.
Des enfants et des ados mettent leur planche de surf à l’eau entre les rochers. D’autres discutent, tranquilles. La vie normale, dans un cadre qui m’apparaît à moi exceptionnel. J’adore cette sensation.
Encore plus de moaïs
Je poursuis ma balade, en longeant la côte vers le nord. Je passe devant le cimetière. Là aussi, certaines tombes, récentes, ont des visages de moaïs.
Je m’approche de la rangée de moaïs, de Tahai. Je suis bien à l’Île de Pâques ! Il y a des statues partout (ou presque) ! C’est impressionnant. L’excitation d’être là monte encore d’un cran. Je suis heureuse.
Encore plus en voyant des ados passer devant les statues avec leur ballon. Encore ce sentiment agréable. Ce qui me semble exceptionnel est le quotidien d’autres gens. Jouer au foot devant des moaïs, c’est normal, sur ce bout du monde.
Cliché du coucher de soleil
Je marche encore un moment, croise des chevaux en liberté, des pêcheurs, des 4×4 puis je reviens vers les moaïs pour regarder le coucher de soleil. Ici, je ne vais pas bouder des petits plaisirs clichés…
D’ailleurs, même des habitants de l’île sont là. Un groupe de jeunes gars se retrouvent à quelques mètres de moi. Ils parlent rapanui, fument de l’herbe et boivent de la bière devant l’océan qui change de couleurs. On discute un peu. Je regarde beaucoup.
Izabela, la Polonaise rencontrée dans l’avion, me rejoint. Elle aussi a savouré son premier après-midi sur l’île. On n’en revient toujours pas.
C’est petit avant-goût de l’Île de Pâques.
To be continued. ;-)
Laisser un commentaire