Goooaaaaaaaaaaaal à Carthagène !
Colombie-Côte d’Ivoire. Un match de la Coupe du monde de football. En temps normal, la rencontre ne m’aurait pas intéressée. Mais, voilà, je suis en Colombie, à Carthagène, sur la côte caraïbe. Et c’est la folie.
Du jaune, tu porteras
Je suis arrivée la veille en Colombie. Avant de quitter la France, j’avais demandé un petit briefing à des collègues sur l’équipe colombienne, qui n’est pas une grande habituée des phases finales de la Coupe du monde de football.
J’étais prête. Prête à déplorer l’absence de Falcao blessé. Prête à faire un petit compliment sur le score du premier match… En fait, il n’y avait besoin de rien. Juste de se laisser glisser dans l’ambiance. De sourire, d’applaudir et de se laisser enlacer.
Premiers indices en sortant de mon petit hôtel. Dans la moiteur du matin, des hommes s’affairent à accrocher des drapeaux colombiens dans la rue. Parmi les passants, beaucoup portent le maillot jaune de l’équipe nationale. Il peut aussi être rouge ou blanc.
Du bruit, tu feras
Au fur et à mesure que les heures passent, le jaune envahit les chaussées. Sur les poitrines et les têtes.
Ça sonne de la trompeta. On peut acheter ce petit instrument de plastique à tous les coins de rue, tout comme les maillots. D’ailleurs, ceux qui n’ont pas encore la panoplie ne s’en privent pas !
Je me contente d’un petit bracelet aux couleurs colombiennes… Je suis timide. Je n’ai encore rien vu.
Un coin, tu choisiras
Je suis épatée que les gens soient déjà rassemblés devant l’écran alors que le match ne commence que dans une heure. C’est le milieu de matinée, ici. Je trouve un coin qui m’a l’air sympa. Une petite télé (ou « moyenne », disons, par rapport à celles minuscules des vendeurs ambulants à côté) réunit déjà bon nombre de personnes.
Je le sens bien, cet endroit à l’ombre d’un immense banian. Il l’air populaire et vivant. Agréable et bruyant. Avec des marchands de saucisses ou de jus de fruit. Malgré tout, je refais un tour dans la rue de mon hôtel pour voir si ce n’est pas mieux… Alors que le match débute, j’y vois touristes et habitants pencher la tête vers les écrans depuis la rue… Je regarde les dix premières minutes. Je préfère retourner sous l’arbre, quitte à rater un but, le temps de marcher jusqu’à là-bas.
Longtemps, tu espèreras
Au début, je regarde les gens qui regardent le match. Les visages sont, tout à tour, concentrés, pleins d’espoir, déçus, lumineux… Ça crie et ça souffle dans les trompetas à chaque fois que la Colombia approche du but de la Costa de Marfil (oui, oui, c’est comme ça qu’on dit Côte d’Ivoire). L’ambiance est moite. C’est la chaleur, mais pas seulement. Il y a de la ferveur dans l’air. De l’attente aussi, avec ce 0-0 qui dure. (Pour voir les photos en grand, il suffit de cliquer sur l’une d’elles et de les faire défiler.)
Les buts, tu fêteras
Je me suis mise à suivre le match pour de bon. Je regarde l’écran moi aussi. Je sens que les Colombiens sont proches de marquer. Je me déplace face aux supporters. Je rallume mon appareil photo. Quelques minutes plus tard, c’est le but. Goaaaaaaaaaaal ! Ils sont tous debout. Des jets de bière rafraîchissent les airs. Ils sautent, s’enlacent, me sourient. On dirait que la Colombie vient de remporter la Coupe du monde. Elle vient seulement d’ouvrir le score pour son deuxième match.
L’atmosphère est encore plus dense maintenant. Alors quand le deuxième but est marqué, je vois la foule sauter, se lever comme un seul homme et courir sur la chaussée. En un éclair, j’ai le temps de faire de même (parce que ce serait con d’être piétinée). Les gens dansent. Voilà un Monsieur qui m’attrape les mains pour me faire faire quelques pas. A peine m’a-t-il lâchée, qu’une jeune femme me fait tourner à son tour.
Avec tout ça, beaucoup ne remarquent pas le but ivoirien… C’est l’hystérie jusqu’à la fin du match. 2-1. La Colombie est déjà quasiment qualifiée pour les huitièmes de finale.
La victoire, tu chanteras
A l’issue du match, rebelote. Tout le monde s’égaye dans les rues. Une télé locale, qui avait aussi choisi cet endroit pour faire des images, se lance dans des directs. Comme il se doit, ça défile devant la caméra.
Les gens balancent de la mousse, des confettis, sortent des drapeaux. Ils n’arrêtent plus de faire sonner les trompettes. Elles se répondent dans toute la ville. Les taxis klaxonnent encore un peu plus que d’habitude. Je regarde le spectacle.
Au prochain match, je crois que je vais acheter un maillot colombien…
Ajout du 24 juin : la preuve
Pour le match de la Colombie face au Japon, j’ai donc tenu promesse… Je ne poste pas beaucoup de photos de moi sur ce blog mais en voilà une… Je porte mon nouveau maillot colombien contrefait, qui tient chaud et fait transpirer. Et la Colombie a encore gagné !
C’est historique, ça valait bien de céder à la (gracieuse) mode footballistique. Surtout qu’il ne m’en a coûté que 8000 pesos (3€). So sexy… :-)
L’équipe colombienne a finalement été éliminée en quarts de finale le 4 juillet. Et je n’ai pas raté un de ses matches !
Laisser un commentaire