Oulan Bator ? C’est la capitale de la Mongolie, qui ressemble à ça
Avant d’aller découvrir steppes et désert de Mongolie, il y a Oulan Bator, la capitale. Un mélange d’architecture soviétique, d’immeubles rutilants, de buildings en construction, de terrains vagues et de faubourgs où se serrent des yourtes entre des murs de parpaings.
Sans vraie réalité
Oulan Bator ? Capitale de la Mongolie ! Quand j’étais petite, j’avais retenu son nom. Comme si c’était une chose très rare à savoir, un lointain sans vraie réalité, un truc de petite crâneuse de cours de récré. Je crois que je n’ai finalement jamais frimé avec ça. Qui ça intéressait de toute façon ? Mais je suis allée à Oulan Bator cet été.
Alors, en ce mois de juin 2015, de l’avion, l’arrivée vers la capitale, c’est comme ça .
L’exode rural
Près de la moitié des 3 millions de Mongols vivent à Oulan Bator. L’exode rural et les dzud, ces catastrophes climatiques (trop de froid, trop de sécheresse, trop de glace) qui déciment les troupeaux font régulièrement grossir la ville et ses faubourgs. Les nomades s’y installent dans leur yourte.
La ville, entourée de montagnes, est assez embouteillée. De l’aéroport au centre-ville, l’architecture semble d’emblée hétéroclite. Du tout récent et du branlant. Des jeeps flambant neuves et des tacots retapés.
Et il y a aussi les cheminées des usines. L’hiver, la ville est, paraît-il, l’une des plus polluées au monde. Les conduits aériens se faufilent dans les petites rues et les grandes artères.
Une place au centre du centre
Dans le centre, place à des constructions soviétiques. La Mongolie a été communiste dès 1924. D’ailleurs, Oulan Bator, ça veut dire ville du « héros rouge ». Avant, son nom était Urga.
Ce héros rouge, c’était Sükhbataar, héraut du gouvernement révolutionnaire. Sa statue à cheval est au centre de la place, qui est au centre de la ville ! ;-)
Il y a un piège. Car maintenant, si j’ai bien compris, la place Sükhbataar s’appelle place Gengis Khan ! A chaque époque, ses héros… D’ailleurs, le plus célèbre des guerriers mongols a aussi sa statue colossale en face ! On dirait un gros bouddha assis.
Tout autour, de cette grande place, s’organisent les bâtiments soviétiques, un tantinet austères. Les administrations, les musées, les théâtres, le Palais des sports, etc.
Ils n’ont guère changé. Sauf que de nouveaux buildings et des centres commerciaux ont récemment poussé.
Petites voitures et grand concert
La place, qui a tout pour être froide, est en fait assez vivante. Des loueurs de voitures pour enfant proposent des rangées de petits véhicules colorés. Les petits sont au volant ; les parents télécommandent les engins. D’autres y louent des vélos et des tandems.
C’est aussi là que se déroulent des cérémonies en tout genre, des fêtes ou des manifestations. Le jour de mon départ, un grand concert de musiques classique et mongole y était organisé. En plein air, dans le vent chaud de la nuit, des centaines de Mongols écoutaient des extraits de Nabucco !
Mongol en cyrillique
Ici, impossible de toucher aux canalisations l’hiver quand il fait -20°C. Alors en ce début d’été, des travaux étaient en cours, ça et là. Pour cette raison, l’eau n’était chaude que quelques heures dans la journée, à l’hôtel.
J’ai aussi été surprise de voir, en plusieurs endroits, des gens s’affairer à planter des fleurs dans des plate-bandes. L’été est court, autant en profiter pour égayer la ville. Elle en a besoin.
Les panneaux des vitrines sont en alphabet cyrillique. Et le mongol, ben, c’est pas facile à comprendre ! Alors la surprise est de taille quand un restaurant s’appelle Granville ! Des restos, il y en a pas mal dans le centre, pas toujours attrayants de l’extérieur, mais ils peuvent réserver de bonnes surprises. Notamment les coréens. Délicieux… Des bars, des karaokés et des petites boutiques se cachent aussi derrière les enseignes souvent incompréhensibles.
Voici quelques photos pèle-mêle :
Ceux qui survivent et les autres
Oulan Bator a des charmes… très discrets. La ville est étonnante pour un Européen. Une yourte peut être installée au pied d’un immeuble de verre brillant, symbole du boom économique actuel. Elle choque aussi. Car la croissance n’est pas pour tous. Il y a ceux qui survivent et les riches très riches. On y croise quelques anciens en habits traditionnels élimés et des yuppies qui sortent des boutiques de luxe.
En sortant de la ville, les yourtes sont plus nombreuses, toutes entourées de murs de parpaings gris. Etrange de voir ces logements, que l’on imagine dans l’immensité de la steppe, ici ratatinés et coincés dans des rectangles de palissades.
C’est dans ce faubourg que commence mon road-trip de 2000 km dans la nature. J’ai déjà posté ici une vidéo en guise d’apéritif.
A bientôt ;-)
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