Une petite cerise ?

La ginjinha, c’est une liqueur portugaise de cerises griottes. On la sert dans de minuscules boutiques du centre de Lisbonne. Elle se boit debout, dans la rue. J’ai succombé.

Avec ou sans fruit ?

Quelques mètres carrés de boutique et pas une chaise. Des bouteilles identiques de liqueur rangées sous la lumière crue des néons et, derrière le comptoir, un monsieur qui verse l’alcool dans des godets en plastique. Il a le coup de main pour les servir “ com o sem fruta ”, avec ou sans la petite cerise griotte. Elle ne reste pas coincée dans le goulot, comme quand, moi, j’essaierai plus tard après avoir acheté une bouteille.

C’est A Ginjinha. Un petit comptoir qui ne sert que de la liqueur de griottes, près de la place Dom Pedro IV et du théâtre. Une institution, comme doivent sans doute dire les guides. Les gens sirotent leur(s) verre(s) sur le pavé, devenu un peu collant.

Si sucré

Oui, la liqueur est sucrée. Très. C’est pour ça que je l’aime “ com ” la griotte : elle concentre l’alcool et tranche avec le côté mielleux. Ça a un bon goût de fruit. C’est doux. Ça réchauffe. Bah, parce que c’est quand même de l’alcool (20%). Bref, j’ai adoré. Un verre, deux verres…

Un soir, deux soirs… Il en existe plusieurs à Lisbonne, de ces petits bars, où les gens s’arrêtent pour boire leur verre. Pas très loin de A Ginjinha, voilà Ginjinha sem rival ! Sans rival ! Ben, voyons. Mon palais n’est pas expert. Il aime toujours cette liqueur qui réchauffe par ces soirées de décembre 2011.

Le goût de l’autre

Un régal, comme un certain nombre de ces choses que l’on goûte en voyage. Parce qu’elles ont plus de saveurs que seules celles qui flattent les papilles. Elles ont le goût de la découverte, de nos yeux écarquillés, du monsieur qui vous a servi, de la température qui fait ce jour-là, du petit rade qui ne paye pas de mine, des mots bredouillés dans une langue étrangère et de ces habitants du pays qui mangent ou boivent la même chose que vous, à côté de vous.

Hélas ! Souvent, boissons et bouffe sont beaucoup, beaucoup moins savoureuses une fois rapportées dans son petit chez soi.

La bouteille de raki turc sommeille dans le placard, à peine entamée. Sans parler de l’abominable alcool islandais au goût de médicaments ou de la viande séchée sud africaine, qui a fait tordre le nez aux amis, ou les larves de poissons rapportées du Japon…

Pas de cela avec la ginjinha. Je l’aime aussi ici. Hé hé.

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