Valparaiso, c’était mon lointain

Valparaiso, au Chili, fait partie de ces villes qui font rêver. Valparaiso peuplait mon imaginaire de collines, de bateaux, de marins, de lointains… Puis, j’y suis allée.

Le lointain

Il est des mots qui font rêver. Des noms de villes, de déserts, de lieux que l’on nimbe d’un peu de mystère, que l’on enrobe de son propre imaginaire.

Pour moi, ce sont l’Antarctique, les plateaux d’Abyssinie en Ethiopie, Samarcande (où je suis allée), la péninsule du Kamtchatka… mais aussi Valparaiso, au Chili…

Valparaiso. Chili 2013.

Dans le flou de l’inconnu, Valparaiso représentait pour moi le lointain. Un nom de ville qui depuis mon adolescence rimait avec bateau. Un port, là-bas, bien loin, qui s’ouvre vers l’immensité d’un océan. Je ne sais pas trop pourquoi, à vrai dire.

Tout ça se construit tout seul. Un soupçon de connaissances livresques, une rasade d’histoire et surtout une bonne de dose de fantasmes. Des images de tavernes et d’ivresse, de marins et de filles, de quartiers interlopes, de petites fenêtres colorées avec vue sur l’horizon infini, de tremblement de terre… Bref, dans mon esprit, j’avais inventé une Valparaiso. Une ville qui n’existait pas vraiment. La mienne.

Je l’ai découverte pour « de vrai » en juillet 2013, lors d’un voyage d’un mois au Chili. Je livre ici, en vrac, mes impressions.

L’océan, le port, des bateaux

Certes, l’ancien quartier du port est aujourd’hui décati. Cela fait longtemps qu’il n’est plus un passage obligé, depuis l’ouverture du canal de Panama en 1914. Mais des restos aux nappes en papier y servent des poissons frits ou à la plancha, des calamars et d’autres fruits de mer, dans une ambiance populaire.

J’adore regarder les murs de containers qui s’empilent comme des briques sur le quai. Je suis restée deux heures, les yeux rivés sur un cargo qui manoeuvrait pour quitter le port.

Plus haut, dans la ville, on tombe sur des percées vers l’océan. Une rue qui dégouline vers le port, une terrasse qui s’ouvre vers le bleu, derrière des toits de tôle.

Pour voir les photos en grand, il suffit de cliquer sur l’une d’elles et de les faire défiler.

Les collines

Valparaiso. Chili 2013.Elles permettent d’embrasser la ville d’un regard. Elles font les mollets et aiguisent le souffle !

Des volées de marches semblent interminables. Certaines ruelles en pente servent à des courses de vélo. Des casse-cous les descendent à toute vitesse. On trouve des vidéos impressionnantes en ligne.

Les maisons colorées se serrent les unes contre les autres sur les flancs.

Certaines sont quasiment des baraques, d’autres sont habitées par les bobos de là-bas. Une autre fut celle du poète Pablo Neruda.

C’est la Sebastiana. Un sentiment de bien-être me saisit quand j’entre dans le salon dont les baies vitrées surplombent la ville. La cheminée centrale, le fauteuil, les collections de bouteilles bleues, les objets rapportés de partout. J’avais envie d’y rester.

Certains coins sont déconseillés aux promeneurs. Je me souviens d’une gentille Chilienne qui m’a dit de ranger mon appareil photo et de ne pas m’aventurer plus loin.

Les funiculaires

Un funiculaire, puis un autre, vous emmène sur les collines (cerros). L’entrée de certains « ascensores » se cachent au bout du couloir d’immeubles.

Dans le cahot des rails qui vous emmènent à la verticale, on se demande comment ces vieux engins ne s’effondrent pas sous le poids de ceux qu’ils transportent. Touristes et habitants s’y côtoient contre quelques pièces.

Les chats plutôt que les chiens

Partout au Chili, il y a des chiens. Ceux qui appartiennent à des gens portent souvent un petit « manteau ». Les autres sont errants. Enfin, presque. Car ce sont des personnages familiers des quartiers. Des niches sont installées pour eux. Des habitants viennent les nourrir.

A Valparaiso, il y a certes des chiens, mais aussi des chats ! Un aspect qui m’est davantage  sympathique. Je préfère les greffiers. Plus inoffensifs. ;-) Et j’ai été contente de découvrir qu’à Valpo, il y en a plus qu’ailleurs au Chili.

Les grafittis

Ils sont partout. Sophistiqués ou pas. Réussis ou non. Drôles ou pompeux. C’est devenu l’image d’Epinal de Valparaiso. Ça fait des surprises à chaque coin de rue. Comme des petits rendez-vous impromptus.

Des scènes insolites

La ville est sympa et vivante. Les habitants causent facilement. Les bars sont partout. Il y a comme un petit grain de folie. On tombe souvent sur des choses insolites.

J’ai aimé me promener dans les cimetières du cerro Panteon. On lit l’histoire de la ville. On voit les tombes des pompiers tués au feu ou lors de secours, celles des notables de l’époque de Pinochet. Les tombes sont accrochées sur la colline, entre le sol et le ciel.

Le lointain s’est rapproché

Ces photos et ces quelques lignes ne sont qu’un aperçu de Valparaiso. Ici, je ne raconte pas tout. Parce qu’il y a eu quelques bonnes rencontres aussi. Surtout, je n’y suis restée que quelques jours. J’aurais peut-être dû y séjourner plus longtemps. Certaines images collaient à celles de mon imaginaire. D’autres pas.

Cela a suffi pour faire sortir Valparaiso de « mon lointain ». La ville m’est devenue réelle, touchante et vivante. Je l’ai aimée. J’ai envie d’y retourner.

Toutefois, j’ai un sentiment mitigé. Mon imaginaire va devoir se rassasier à d’autres bouts du monde. C’est un peu triste. Et je n’ai pas eu cette impression pour d’autres lieux dont j’avais rêvés et que j’ai visités. Faut croire que Valparaiso avait quelque chose de spécial.

Faut croire que Valparaiso a toujours quelque chose de spécial.

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