Ce qui m’a surprise à l’île de Pâques

Difficile de résumer mes impressions de l’île de Pâques. Rapa Nui m’a vraiment plu. L’île n’était pas toujours ce que j’avais imaginé…

La vie ordinaire dans un cadre extraordinaire

Je vous ai laissé après mon arrivée sur l’île de Pâques, remplie d’excitation et d’envie d’en découvrir plus après ce premier après-midi prometteur.

Une chose m’avait frappée, en voyant les gamins jouer au foot devant les moais : la vie ordinaire se déroule dans un cadre, à mes yeux, extraordinaire. Je le racontais là. Ce décalage est savoureux lorsque l’on voyage.

Rapa Nui

Une autre scène m’a marquée. Celle du pêcheur qui préparait son thon à la caleta du village.

Un matin, j’arrive dans cette petite crique, ce port devant lequel des boutiques de plongée sous-marine se sont installées pour offrir le frisson du Pacifique aux touristes.

Derrière un rideau de combinaisons qui sèchent, au bord de l’eau, un homme manie le couteau. Sur sa table : un gros thon. Ferme, rebondi. Les gestes sont chirurgicaux. La lame file sur les chairs rouges. Il faut de la force pour manipuler cette bête-là.

Le spectacle est fascinant.

Fascinant d’autant qu’au bout de quelques minutes, j’aperçois dans l’eau deux belles tortues. A mes pieds, dans le port. Elles attendent les restes. Mon coupeur de thon n’y jette pas un oeil. A peine, s’il m’a regardée quand j’ai essayé de faire signe que je voulais prendre des photos.

Un thon, des tortues et une touriste. Pour lui, c’est sans doute banal.

La lumière changeante

Arc-en-ciel, vu du résidencial Vaianny, où je logeais.
Arc-en-ciel, vu du résidencial Vaianny, où je logeais.

C’est l’hiver, en juillet. Il fait une vingtaine de degrés Celcius.

Les averses subtropicales tombent sans crier gare. Les nuages gris jouent avec le soleil. Tout est vert sur terre.

Le plus étonnant ? Sur l’île, il fait plusieurs temps au même moment. Grand beau. Rideau de pluie. Percées de lumière.

On s’en rend compte en levant la tête. Je suis sous le doux et lumineux soleil, au bord de l’eau, tandis qu’à un kilomètre de là, des nuages noirs s’accrochent sur un ancien volcan et qu’une autre colline est jaunie de lumière.

Le ciel peut se plomber tel un rouleau compresseur. J’en ai fait les frais en grimpant au Maunga Terevaka, le sommet de l’île qui culmine à 507 m. Saucée.

En route vers le sommet du Maunga Terevaka.
En route vers le sommet du Maunga Terevaka.

La lumière changeante, à l’aube, au crépuscule, en plein jour, on ne s’en lasse pas.

Une île plus grande que je ne l’imaginais

Ce caillou volcanique au milieu du Pacifique m’est apparu moins petit que je ne le croyais. L’île est une sorte de triangle isocèle (ou de boomerang) de 117 km2. Une route bitumée, avec de longs tronçons cabossés en terre, parcourt une grande partie de la côte. Les points les plus éloignés doivent être à une quinzaine de kilomètres.

On peut quand même en voir les trois extrêmités lorsqu’on est au sommet de l’île. Autour du village (6000 habitants) qui s’étale au nord de l’aéroport, quelques champs sont cultivés.

Des airs d’Ecosse… subtropicale

Premières impressions:  Rapa Nui a parfois des faux airs d’Ecosse ou d’Irlande. Des paysages verts vifs, la mer parfois sombre, la roche volcanique et un paysage de lande. Même si quelques arbres et des bosquets d’eucalyptus poussent sur l’île comme je l’évoquais dans mon précédent post, la majorité de la surface reste pelée par les vents et les pluies… chauds.

Qui plus est, des Européens ont exploité l’île avec… des moutons, à la fin du XIXe siècle.

Reste qu’on s’y balade en tee-shirt et que vaches et chevaux passent parfois devant quelques cocotiers !

Les moais et les ruines sont partout !

En se baladant sur l’île, on réalise que les moais, ces hautes statues qui représentaient probablement les ancêtres, n’étaient pas cantonnés à quelques spots spectaculaires (que je montrerai dans un prochain billet). D’ailleurs, ceux que l’on peut voir en majesté, aujourd’hui, ont été redressés au XXe siècle !

En fait, il y en avait tout le long de la côte. Partout, on tombe sur des ahu, ces plateformes de pierres, où étaient organisées des cérémonies. Elles ne sont parfois plus qu’un amas sans forme. J’ai été stupéfaite d’en voir autant.

Un moai, sur le côte sud-est, à Rapa Nui.
Un moai, sur le côte sud-est, à Rapa Nui.

Souvent, pas loin, il y a des moais, encore couchés. Totalement érodés, creusés par le temps. On trouve aussi des pukao, les coiffes cylindriques des moais façonnés dans une pierre rouge. Ils sont détachés. Egarés.

La sensation est grisante d’imaginer le paysage au XVIe siècle, lorsque l’île comptait sans doute plus de 10000 habitants, avant les guerres claniques et/ou les catastrophes naturelles qui auraient détruit l’ensemble.

Des vaches paissent à côté des ruines de moais.
Des vaches paissent à côté des ruines de moais.

Le blackout

A deux reprises pendant les cinq jours que j’ai passés sur Rapa Nui, j’ai eu droit au blackout. Tadaa ! Il fait nuit noire et l’électricité disparaît sur toute l’île ! Les générateurs ont des coups de mou.

J’ai été surprise. Pourtant, j’aurais dû avoir la puce à l’oreille quand l’énergique Johana qui tient ma pension m’avait expliqué de ne pas allumer la bouilloire électrique le soir, car cela consommait trop d’électricité !

Le première fois, avec des enfants et une Chilienne en vacances sur l’île, on regarde les étoiles, allongés sur les chaises longues de la pension. Il n’y a plus aucune pollution lumineuse… à des milliers de kilomètres à la ronde.

Le nez en l’air face à l’immensité, je ressens davantage que nous sommes posés sur un petit bout de terre au milieu de l’océan, lui aussi bien vaste. Nous sommes des fourmis heureuses.

La seconde fois, je m’apprêtais à manger. Attablée dans un tout petit resto de sandwichs, j’attendais mon casse-croûte chaud, à base de thon frais et d’avocat. Tadaa ! Nuit noire. Aussitôt, la serveuse allume des petites bougies et informe ceux qui patientent que certains plats ne peuvent plus être préparés ! Le mien arrive. Tout juste terminé avant le black-out. Je mange dans le noir… Concentrée sur les goûts.

Je rentre dans la nuit noire, en essayant de ne pas me tordre les chevilles !

Les chevaux, ici et là

Fesses de chevaux sur la route, à l'est de l'île. Rapa Nui.
Fesses de chevaux sur la route, à l’est de l’île. Rapa Nui.

En me promenant, j’ai été ravie de me retrouver nez à nez avec des groupes de chevaux.

Ils ont là, en train de boire, de manger, de se balader. En liberté. C’est sympatoche comme tout. Puis, ça fait des beaux premiers plans sur les photos. ;-)

Des randonnées à cheval sont organisées sur l’île. Bon, je n’ai pas essayé. Les canassons me font à moitié peur depuis un petit traumatisme de l’enfance ! Mais c’est une autre histoire… :D

Des chevaux sur la côte nord-est, à Rapa Nui.
Des chevaux sur la côte nord-est, à Rapa Nui.

Je vous raconterai plutôt dans un prochain article sur le blog, mes spots préférés sur l’île ! Cratères, carrière et rangées de moais, etc.

To be continued (again !)

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