À Munduk, ça sent le clou de girofle
Munduk est un grand village dans les montagnes, au centre nord de Bali. En ce moment les villageois récoltent les clous de girofle et les font sécher au soleil.
Le parfum du « clou »
L’odeur du clou de girofle chatouille les narines tous les cinq mètres. Pas celle désagréable qui rappelle le dentiste. C’est plus doux, plus frais. Les villageois de Munduk les font sécher au soleil sur des bâches. Sur le bord de la chaussée, sur les toits, dans les maisons…
Il y en a partout. C’est la saison. La couleur des clous varient selon leur fraîcheur. Verts et rouges, ils viennent d’être cueillis.
Ils deviennent noirs au bout de cinq jours. « Quand il se casse facilement entre les doigts, il est sec », m’explique le père de la guesthouse où je loge. Eux, ils font actuellement sécher des grains de café sur la terrasse.
Ici, dans l’humidité et la fraîcheur (relative) des montagnes, tout pousse : café, cacao, riz, clous de girofle…
Il y a même des fleurs et des fraises un peu plus loin (et j’adore le jus fraises – oranges à partir de fruits frais…)
Pour les cigarettes
Mais le clou de girofle semble plutôt lucratif. Les récoltes sont peu exportées. Elles sont essentiellement vendues en Indonésie pour… l’industrie du tabac !
Eh oui, les cigarettes indonésiennes sont presque toutes parfumées au clou de girofle. Elles vous laissent un goût douceâtre sur les lèvres.
Actuellement, la vie à Mundunk tourne autour de cette plante. Le matin, les villageois partent dans les plantations où presque tout le monde a ses parcelles. Là, poussent les girofliers, des arbres d’une dizaine de mètres de haut.
« Hello ! »
Toi, tu te promènes peinarde, sur des petits chemins des plantations en terrasse. Tu entends un « hello » surgir de nulle part.
Ce sont des gens dans les arbres en train de ramasser les boutons des girofliers, pas encore devenus fleurs (c’est ça le clou de girofle et je dois bien avouer que je ne savais pas vraiment d’où ça venait !)
Pour la récolte, les gens sont juchés sur des échelles de bambou, parfois tenues par des cordes.
Quand, en promenade à ras du sol, tu entends des bruissements de feuilles.
Trois possibilités : une famille de poulets qui se balade dans les feuilles mortes ; un chien qui ne va pas tarder à t’aboyer dessus ; ou des villageois dans les arbres.
Le va-et-vient des motos
En fin d’après-midi, c’est la noria des petites motos. Chargée du sac de clous de girofle ramassés dans la journée, elles descendent ou grimpent les pentes raides jusqu’au village. Pour certains, c’est aussi l‘heure de la douche. Savon à la main, des familles et des petits groupes se lavent dans les rivières.
A la maison, les femmes séparent les clous des brindilles qui les tiennent ensemble, avant de faire sécher tout ce petit monde ! A la moindre goutte de pluie (j’ai senti avant-hier les premières gouttes depuis Le Cap !), toutes les familles s’activent pour replier les bâches et abriter les récoltes.
Voilà. Pensez-y quand vous mangerez votre prochain pot-au-feu. ;-)
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