En voyage, je suis Allemande et mon boyfriend est imaginaire

Tu sais que tu voyages quand tu retrouves Bob Marley avec plaisir, quand tu dois t’habituer aux accents anglais variés, quand tu t’inventes un mari… Puis, quand tout le monde croit que tu es Allemande…

Le temps change

Cela fait déjà presque sept semaines que j’ai entamé mon petit « tour du monde » de quatre mois. Je commence enfin à réaliser que je suis un peu plus qu’en vacances ! Oui, je suis un peu longue à la détente… Déjà, je ne fais plus vraiment de différence entre les week-ends et les jours de semaine. Heureusement que les amis Facebook sont là pour le rappeler !

Je suis actuellement à Bali, après avoir passé un mois en Afrique du Sud. Ce matin, j’essayais de planifier grosso modo mes prochains jours sur l’île. A chaque fois qu’on m’interroge sur ma date de départ, je réponds le 25 septembre… Je viens de vérifier. Surprise. En fait, c’est le 27. J’ai donc décidé de rester plus longtemps à Pemuteran, dans le nord ouest de Bali où je suis actuellement.

Le village de Pemuteran, au nord ouest de Bali

J’aime beaucoup le coin et ce village de pêcheurs reconvertis dans le tourisme.

Bref, en voyage, c’est très agréable de pouvoir se donner le temps, de décider de s’attarder dans un endroit qui vous plaît, de ne pas être dans une course perpétuelle.

Le rapport au temps est différent, en fait.

 

« No woman, no cry »

Il y a plein d’autres petites choses qui pour moi symbolisent le voyage. Bob Marley, par exemple. Je ne suis pas fana de reggae. Pas vraiment non. N’empêche, quand je suis à l’étranger et que j’entends « No woman no cry », une cascade de souvenirs voyageurs ressurgit dans ma tête. On le retrouve partout, Bob. Comme un compagnon de route. Difficile d’y échapper.

Je buvais un verre un soir à Ubud (Bali). Paf, il a déboulé. Et j’étais contente comme on retrouve un vieux pote (un pote que tu n’aimes pourtant pas croiser trop souvent chez toi ;-) ).

Bim, avec « No woman no cry », j’étais à nouveau dans le vieux Istambul à boire de la bière, je regardais les fêtards sur la plage à Koh Phi Phi (Thaïlande), je m’amusais avec les gamins à Soweto (Afrique du Sud)… A chaque fois la même bande son…

Je suis Allemande

Facile de s’inventer une nouvelle identité loin de chez soi. On est vierge de toute histoire au regard des autres. Je n’ai même pas besoin de forcer mon imagination… Bien souvent, les gens croient que je suis Allemande. C’est pas nouveau…

En Afrique du Sud, une Allemande est venue vers moi en s’adressant directement dans « la langue de Goethe » persuadée qu’elle était d’avoir trouvé une compatriote. Toute gênée, elle a voulu poursuivre la conversation en français. :-)

Ça doit être la taille, la blondeur et les Birkenstock (rouges) aux pieds…

Puis, mes rares affaires siglées Quéchua sont très discrètes ! :D Alors comme ça, je suis Teutonne ?

Tous me disent – y compris un Javanais – que je ne parle pas anglais comme les Français, que c’est surprenant. Ach, je prends ça pour un compliment, hein.

En tout cas, mon look d’Allemande, qui en plus lis un bouquin en anglais, est un « camouflage » parfait lorsque que l’environnement est peuplé de Français.

Incognito, j’espionne et souris aux conversations des petits couples en voyage. Gratinés parfois… Bien sûr, si on m’interroge, je ne dissimule pas ma vraie nationalité.

Mon mari imaginaire

A certains moments, j’invente oui. Surtout pour essayer de persuader les playboys des plages de me laisser un peu de champ. A Amed, à l’est de Bali, c’était un peu pénible. « J’aime les femmes à la peau blanche. » C’est vrai que de ce côté-là, on ne peut pas me prendre pour une Balinaise !

« Je veux me marier avec une Occidentale… » Bon, OK, les gars, certains d’entre vous êtes bien mignons, mais j’ai juste accepté de louer du matériel de snorkeling, là. « Tu es mariée ? » Euh, non… mais mon boyfriend m’attend à la maison !

Et si ça continue, je m’invente un mari et trois enfants. J’ai déjà leurs noms en tête ! Parfois aussi, je me rajeunis de quelques années… Un peu de coquetterie sans doute…

Des anglais variés

Tu sais que tu voyages quand tu t’habitues aux différents anglais. Paf, à peine tu commences à te familiariser avec l’accent sud-africain, tu prononces les « yees » et les « theeere » comme eux, que tu déboules à Bali.

Les sons « f » et « ch » disparaissent. Je ne m’embête plus à faire des phrases complexes. C’est marrant de s’adapter. Parfois, je comprends mieux « l’anglais balinais » que des anglophones. Il m’est arrivé de traduire de « l’anglais balinais » à l’anglais « plus anglais » pour une Australienne!

A Lovina (Bali) avec mes copines de cours d'anglais

Sur la plage à Lovina (Bali), de jeunes étudiantes en anglais ont voulu avoir une discussion avec moi et la filmer pour leurs cours. Je les ai prévenues que j’étais française et que je ne parlais pas couramment… Je me suis vite aperçue que mon niveau était bien suffisant. Marrante cette rencontre avec ces jeunes filles timides.

Recréer des petites habitudes

J’aime cette impression : un lieu qui t’était complètement étranger devient familier après quelques jours. On connait différents chemins pour aller à la plage, on a trouvé son warung (petit resto) préféré, on recroise les mêmes visages, on salue les mêmes habitants… On est de passage, mais un petit peu chez soi aussi.

Des touristes au Pura Taman Ayun (Bali)

Bref, ces petits riens anecdotiques (et bien d’autres) font partie du quotidien.

Quant aux photos choisies pour illustrer ce billet, elles me font sourire. Non, je n’ai pas encore de t-shirt « I love Bali »… mais qui sait… Je vais peut-être aussi télécharger l’intégrale de Bob Marley ! ;-)

 

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